Confiance en soi : comment aider son enfant ? Charlotte Poussin - Magazine Ma maison Montessori

Confiance en soi : comment aider son enfant ?

La confiance en soi n’est pas innée. Comment aider son enfant à acquérir cet atout qui lui sera précieux tout au long de sa vie ? La rédaction du magazine Ma Maison Montessori a interrogé Charlotte Poussin, éducatrice et auteure de la nouvelle collection “Mes amis Montessori” (éditions Bayard jeunesse).

Qu’est-ce que la confiance en soi chez un enfant ?

C’est d’abord avoir confiance en la vie, faire confiance aux autres et faire confiance à son environnement. Lorsqu’il n’est pas inhibé dans ses élans, l’enfant développe son plein potentiel, il est capable de prendre des initiatives. Et, quand il se trompe, ce n’est pas un problème !

La confiance en soi est donc liée à l’estime de soi : l’enfant s’aime assez pour essayer, échouer, puis essayer encore. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter si, parfois, l’enfant n’ose pas se lancer. C’est plus préoccupant s’il a une réaction disproportionnée quand il échoue… Ou s’il a tellement peur de rater qu’il n’essaie plus ou choisit toujours la solution de facilité.

Il ne faut pas confondre estime de soi et narcissisme : quand un enfant a confiance en lui, ça ne veut pas dire qu’il se sent meilleur que les autres, mais simplement qu’il s’accepte tel qu’il est et qu’il est capable de se dire : “Je peux réussir sans écraser l’autre, je ne suis pas en compétition avec lui. Je peux réussir et l’autre aussi.”

En quoi la pédagogie Montessori peut-elle aider un enfant à gagner en confiance ?

L’éducation, c’est une aide à la vie ! Maria Montessori soulignait l’importance des premières années de l’enfance. La période entre 0 et 3 ans est déterminante, car elle conditionne la confiance que l’enfant va avoir en lui et envers les autres. Dans le ventre de sa mère, ses besoins sont comblés, mais à sa naissance, il n’y a plus de tampon entre lui et le monde. Aider l’enfant à préserver sa sécurité intérieure et le “coffre aux trésors” qu’il a en lui – la confiance, la curiosité, le plaisir d’apprendre –, c’est tout l’enjeu de cette approche.

La pédagogie Montessori fait en sorte que l’environnement de l’enfant soit toujours adapté, du mobilier aux activités, pour qu’il puisse développer son potentiel. Les moments où il est concentré sont également essentiels ! Si l’enfant est plongé dans une activité, l’éducateur ne l’interrompt jamais, ni avec une remarque négative, ni avec une remarque positive, car ces interventions nuisent à sa concentration et créent chez l’enfant un besoin de reconnaissance. En complimentant l’enfant, on le détourne de sa motivation endogène : soit il considère alors que ce qu’il fait est acquis, soit il est tenté de faire une activité uniquement pour être félicité.

Quels conseils donneriez-vous aux parents ?

Laissons les enfants vivre avec nous ! Et ça ne passe pas uniquement par la case “jeu”. Il faut savoir que dès l’âge de 18 mois, l’enfant éprouve l’envie de “faire comme” et “faire avec” l’adulte. Par exemple, avec des objets adaptés à sa taille et à son âge, il peut apprendre à couper des aliments, faire couler son bain, ranger, nettoyer… Ça demande du temps, mais ça vaut le coup !

Comme le disait Maria Montessori, “toute aide inutile est une entrave au développement”. Donc si votre enfant se lance dans une activité, évitez les petites phrases du type : “tu es trop petit”, “tu vas te couper”, “tu t’es trompé”, “laisse-moi faire”. Laissez-le prendre des risques mesurés. Et lorsqu’il est concentré, ne l’interrompez pas.

Enfin, il faut se méfier des compliments. Privilégiez plutôt l’autoévaluation. Au lieu de lui dire “Tu as été le meilleur !”, optez pour la question “Qu’est-ce que tu as pensé de ton match ?” Prendre le temps de les impliquer, c’est une marque de profond respect et un cadeau de patience que nous leur faisons !

Interview réalisée par Hélène Perrin

 

Mes amis Montessori, éditions Bayard jeunesse. Charlotte Poussin, Emmanuelle Houssais

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