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Masques déguisement SamSam

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Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Illustration : Pierre Fouillet

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ?

Dans notre vie quotidienne de plus en plus rapide, la façon dont nos enfants vivent le temps, tantôt ne supportant pas d’attendre, tantôt prenant tout leur temps, met nos nerfs à l’épreuve. Et si nous cultivions ensemble la patience ? La leur… et la nôtre !

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Texte Anne Bideault - Illustrations Pierre Fouillet - Supplément au n°578 de Pomme d'Api, avril 2014Patience et longueur de temps…

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Texte Anne Bideault - Illustrations Pierre Fouillet - Supplément au n°578 de Pomme d'Api, avril 2014Nos questions sur le thème « les enfants et la patience » ont suscité des cris du cœur chez les parents interrogés : « Ce qui me demande un effort, s’exclame Anne, maman de Mona, 3 ans et demi, c’est ma propre patience, pas la sienne ! Réussir à me plier à son temps à elle plutôt que de la contraindre à épouser mon rythme à moi, voilà qui m’est difficile ! »

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Texte Anne Bideault - Illustrations Pierre Fouillet - Supplément au n°578 de Pomme d'Api, avril 2014Renaud, père de Pierre, 3 ans, et Zoé, 6 ans, balaye même le sujet d’un revers de la main : « C’est un non-sens de parler de la patience d’un petit enfant ! Il n’en a pas parce qu’il ne peut pas en avoir ! Quand on les accuse d’impatience, c’est de notre propre impatience que l’on parle, non ? »

Une intuition que confirme Bernadette Guéritte-Hess, psychomotricienne et orthophoniste. « Le temps, explique-t-elle, n’est pas visible. C’est le concept le plus difficile à comprendre. Seule la différence jour/nuit se voit. Le reste, une heure, une semaine, un an…, tout cela est invisible. Notre temps conventionnel n’existe pas pour l’enfant, qui est incapable d’évaluer ces durées. Longtemps, la seule différence dont il est capable, c’est “tout de suite” et “pas tout de suite”. La maîtrise complète du temps s’acquiert… en CM2, et encore ! »

Hier, aujourd’hui, demain

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Texte Anne Bideault - Illustrations Pierre Fouillet - Supplément au n°578 de Pomme d'Api, avril 2014Bien sûr, du stade du nourrisson qui réclame l’assouvissement immédiat de tous ses besoins, à l’écolier de 10 ans, une évolution se fait. Mais moins vite que l’on veut parfois l’espérer. Ainsi, note Raphaël, à propos du plus jeune de ses cinq fils, âgé de 4 ans : « “Après-demain” et “tout à l’heure” sont un peu mélangés dans sa tête. Tout ce qui n’est pas le présent est assez flou. »

Bref, quand on dit « Attends une minute » ou « Plus tard », un enfant comprend avant tout un refus, car il n’est pas capable de se projeter. Dès lors, comment l’aider à accepter d’attendre ?

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Texte Anne Bideault - Illustrations Pierre Fouillet - Supplément au n°578 de Pomme d'Api, avril 2014« Lorsque je fais patienter mon fils qui me réclame quelque chose, relate Raphaël, je tâche de le mettre dans l’action, pour qu’il ne soit pas uniquement en situation passive d’attente, et je m’efforce de lui donner des repères qui lui “parlent” : “après le déjeuner”, “quand on sera arrivé à ce rocher”… »

Autres stratégies chez Anaïs : « Mes fils expriment leur désir spontané (“je veux un yaourt”), sans faire attention au contexte. Dans ma réponse, j’essaie de les y sensibiliser : “Regarde, je suis en train de donner le bain…” Je les invite aussi à essayer de trouver eux-mêmes une solution à leur problème. »

Cette maman établit aussi une hiérarchie entre désirs et besoins. « S’ils ont faim, j’estime que c’est un besoin à assouvir au plus vite. Par contre, s’ils veulent le feutre rouge qui est dans le tiroir du haut, je trouve que la patience est un apprentissage utile ! »

« Attends, attends ! »

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Texte Anne Bideault - Illustrations Pierre Fouillet - Supplément au n°578 de Pomme d'Api, avril 2014Aux parents aussi de cultiver la patience pour eux-mêmes. Notamment le matin par exemple, où les quarts d’heure qui précèdent le départ à l’école ont le don de stresser les adultes.

Sandrine cherche des conseils pour ne plus être celle qui répète sans cesse : « Dépêche-toi ! » en interrompant les jeux passionnants de son fils de 3 ans.

Quand ses enfants lui répondent : « Attends ! », Anaïs s’efforce aussi de prendre du recul. Elle se questionne : « Lui ai-je demandé correctement ? Et surtout, est-ce la peine de l’interrompre dans son jeu ou puis-je attendre 2 minutes ? »

Visualiser le temps

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Texte Anne Bideault - Illustrations Pierre Fouillet - Supplément au n°578 de Pomme d'Api, avril 2014Pour désamorcer ces énervements bien naturels, Bernadette Guéritte-Hess préconise l’emploi d’une pendule toute simple, dotée des trois aiguilles (heures, minutes et secondes), bien distinctes (les colorer en bleu, jaune et rouge, par exemple).

« Avec les plus petits, on peut commencer à suivre le tic-tac de la trotteuse, en claquant la langue ou en frappant dans ses mains. Cela les amuse beaucoup. On suit 5 tic-tic, puis on arrête. »

À partir de 3 ans, cette pendule ainsi que d’autres instruments de mesure comme le minuteur, l’éphéméride, le calendrier annuel, permettent de montrer que « le temps, c’est de l’espace » et développer ainsi la précieuse pensée logico-mathématique.

Et si on cultivait la patience avec nos enfants ? Texte Anne Bideault - Illustrations Pierre Fouillet - Supplément au n°578 de Pomme d'Api, avril 2014Ainsi, un parent qui n’est pas disponible pourra dire : « Regarde, je colle une pastille bleue à cet endroit. Quand l’aiguille bleue (les minutes) y sera, je t’aiderai à faire ton puzzle. » Cela permet à l’enfant d’attendre, car il visualise le point d’arrivée. À nous de nous engager à être ponctuel !

Cela vaut aussi pour l’enfant qui « traîne » beaucoup. On peut ainsi lui dire : « Quand l’aiguille sera sur la gommette, il faudra que tu sois habillé. » Cela le responsabilise, donne un caractère ludique aux préparatifs du matin, et l’entraîne peu à peu à l’anticipation.

Patienter, c’est aussi se réjouir à l’avance. De l’anniversaire qui approche, du retour de Maman, partie en déplacement toute la semaine, de la visite tant espérée de Papi et Mamie, de la tulipe qui sortira un jour du bulbe planté ce matin, du gâteau que l’on mangera une fois que la pâte aura bien gonflé dans le four. Tout n’en est que meilleur !

À lire

L’enfant et le temps, de Bernadette Guéritte-Hess, éd. Le Pommier, 2011.
Fruit de cinquante ans de pratique d’orthophonie et de psychomotricité, ce livre permet de comprendre comment l’enfant structure sa pensée, dans et avec le temps. L’auteur donne une multitude de conseils pratiques pour rendre concrète cette notion si abstraite. Presque un jeu d’enfant !

Texte Anne Bideault – Illustrations Pierre Fouillet – Supplément Parents Pomme d’Api – Avril 2014
Le gâteau d’anniversaire du chef Mounir. Photo : Hélène David

Le gâteau d’anniversaire du chef Mounir en exclusivité pour Pomme d’Api !

Voici une recette de gâteau d’anniversaire qui va laisser de très bons souvenirs ! Mounir, vainqueur de la saison 2 du Meilleur pâtissier sur M6, l’a réalisée pas à pas pour Pomme d’Api… sous les yeux gourmands de son fils et de notre journaliste. Laissez-vous guider, tout est expliqué !

La recette du gâteau d’anniversaire du chef Mounir en exclusivité pour Pomme d’Api ! © Hélène DavidUn gâteau de chef créé pour Pomme d’Api

Une résidence tranquille de la banlieue d’Avignon et, au bout d’une longue coursive, c’est Mounir, 31 ans, qui nous ouvre la porte. Le vainqueur de la dernière saison du Meilleur pâtissier est suivi de près par Adam, bouille malicieuse au même sourire que son père. Ce petit bonhomme de 4 ans est d’ailleurs le déclencheur de l’aventure culinaire de Mounir.

Anne, la journaliste de “Pomme d’Api”, en pleine dégustation, avec Mounir et son fils Adam.Au cours de l’émission qui a battu des records d’audience – plus de 3,3 millions de téléspectateurs lors de la finale – Mounir avait en effet raconté s’être mis à la pâtisserie à la naissance de son fils. “Mon premier flan pour Adam fut une vraie catastrophe. J’avais manqué de patience et oublié de le laisser reposer. Vexé, je me suis levé tôt le lendemain pour recommencer.” Et ainsi de suite…

Volontaire, têtu et perfectionniste, Mounir a continué sur sa lancée : “Je me suis mis à cuisiner de la pâtisserie pour ceux que j’aime.” Chez lui, Mounir n’a pas un seul livre de recettes. “J’ai tout appris sur Internet, explique-t-il (voir ci-dessous). Et tout ce qui me plaît, j’aime le faire goûter.” Alors Pomme d’Api a goûté pour vous son gâteau d’anniversaire. Et se souvient encore… du moelleux du financier et de la douceur de la double couche de crème !

Cette recette de chef pâtissier demande deux heures de préparation. Pour une version plus simple : optez pour une seule crème, sans le chocolat !

1. La pâte à financier

• Ingrédients  : 5 blancs d’œufs, 95 g de poudre d’amande, 155 g de sucre glace, 60 g de farine, 150 g de beurre, 125 g de myrtilles.

1. Commencez par réaliser un beurre noisette, en faisant cuire le beurre. © Hélène DavidCommencez par réaliser un beurre noisette, en faisant cuire le beurre (1). À feu moyen puis à pleine puissance, le beurre fondu crépite et va prendre une couleur et odeur noisette. La fin de la cuisson se repère aussi à l’oreille : le beurre chante dans la casserole, puis c’est le calme plat. Des résidus de beurre se forment et tombent au fond de la casserole. La cuisson est alors terminée.

Préchauffez le four à 170 °C (thermostat 5-6). Dans un saladier, mélangez les blancs d’œufs avec les poudres (amande, sucre, farine), puis ajoutez le beurre noisette en plusieurs fois. Quand le mélange est homogène, versez-le dans un moule puis parsemez la pâte de myrtilles (2-3-4). Enfournez pour environ 20 minutes.2-3-4. Mélangez les blancs d’oeufs avec les poudres, puis ajoutez le beurre noisette en plusieurs fois. Quand le mélange est homogène, versez-le dans un moule puis parsemez la pâte de myrtilles. © Hélène David

2. La crème vanille

• Ingrédients  : 15 cl de crème liquide entière, 2 jaunes d’œufs, 40 g de sucre, 1 gousse de vanille, 2 feuilles de gélatine, 125 g de mascarpone.
5. Réalisation de la crème anglaise. © Hélène David
6. Réalisation de la crème anglaise. © Hélène DavidRéalisez une crème anglaise (5-6)  : chauffez la crème fraîche avec la gousse de vanille et ses grains. Dans un saladier, mélangez au fouet le sucre avec les jaunes sans attendre car le sucre fait cuire les œufs. Lorsque la crème arrive à ébullition, la verser sur le mélange et battre au fouet à nouveau. Puis faire cuire doucement l’ensemble “à la nappe” (voir explications ci-dessous). Hors du feu, ajoutez et mélangez à la crème anglaise la gélatine préalablement trempée dans de l’eau froide (7). Mettez un film alimentaire pour éviter la formation d’une croûte (8). Puis réservez au frais jusqu’à complet refroidissement (au moins 1 heure). Au moment du montage, mettez la crème anglaise et le mascarpone bien froids dans un bol et faites mousser au batteur (9). Remplissez une poche munie d’une douille.7. Mélangez à la crème anglaise la gélatine. 8. Mettez un film alimentaire pour éviter la formation d’une croûte. Réservez au frais. 9. Mettez la crème anglaise et le mascarpone bien froids dans un bol. © Hélène David

La cuisson à la nappe
La cuisson “à la nappe” est importante pour la crème anglaise. Elle cuit sur un feu très doux et on doit la remuer sans arrêt avec une spatule en bois. La crème s’épaissit. Quand elle est prête, elle doit napper parfaitement la spatule en bois. Pour vérifier, on peut aussi tracer un trait avec le doigt sur la spatule, s’il reste net et visible, la cuisson est bonne !

3. La crème légère au mascarpone

• Ingrédients  : 20 cl de crème liquide entière, 180 g de mascarpone, 35 g de sucre glace, 1 gousse de vanille.

Montez au batteur, la crème liquide, le mascarpone, la vanille et le sucre glace en Chantilly et remplissez une poche munie d’une douille.

4. Le disque au chocolat rouge (facultatif)

• Ingrédients  :  200 g de chocolat blanc, du colorant alimentaire liquide rouge.

Faites fondre le chocolat et ajoutez du colorant rouge. Puis étalez-le finement sur une feuille de cuisson. Placez au frigo pendant 30 minutes et découpez délicatement un disque du même diamètre que le financier. Gardez les restes pour la déco.

5. Le montage

10. Déposez la crème vanille en petites boules sur le financier. © Hélène DavidDéposez la crème vanille en petites boules sur le financier(10), puis posez le disque de chocolat (11). Dressez ensuite la crème légère avec la douille (sur le disque ou directement sur l’autre crème) en donnant des mouvements de zigzag(12). Parsemez enfin de fruits rouges et d’éclats de chocolat (13).11. Posez le disque de chocolat. 12. Dressez la crème légère avec la douille. 13. Parsemez de fruits rouges et d’éclats de chocolat. © Hélène David

Les sites sur lesquels Mounir a tout appris… La sélection du chef !

Des définitions simples des termes techniques, des leçons d’experts, des recettes de chefs en vidéo et un forum plein de conseils à partager entre gourmands…

Le + : des cours de cuisine en ligne et des recettes pour enfants.

Le + : de nombreuses vidéos et des diaporamas de recettes pas à pas.

Albarock, le chef du restaurant du même nom est un passionné de desserts. Il propose des recettes en vidéo.

Autre astuce de Mounir : associer le nom d’une pâtisserie à celui d’un grand chef sur un moteur de recherche. Ex. : mi-cuit au chocolat/Michalak, cake aux fruits/Pierre Hermé, Paris- Brest/Lignac, etc.
Le Meilleur Pâtissier, Mounir, Les secrets de ses recettes, 128 pages, M6 Éditions, 15 €
Le livre de l’émission “Le meilleur pâtissier”
Le Meilleur Pâtissier, Mounir, Les secrets de ses recettes, 128 pages, M6 Éditions, 15 €.

Près de 50 recettes : des desserts orientaux, des classiques revisités, des desserts festifs et 4 plats salés.

Texte d’Anne Ricou – Photos Hélène David – Supplément Parents Pomme d’Api – Mai 2014

Découvrir d’autres recettes de Pomme d’Api

Disputes entre frères et sœurs - Illustration Peter Elliot

Disputes entre frère et sœur : comment réagir ?

Vos enfants n’arrêtent pas de se disputer… Que faire face à ces conflits qui pèsent sur l’ambiance familiale ? Les conseils de Pomme d’Api.

Quand intervenir dans les disputes entre frère et sœur ?

J’avoue, j’ai du mal avec les disputes. Quand le volume sonore augmente, quand la tension monte, que les dents et les poings se serrent, j’ai du mal à ne pas intervenir. Avant même que les gestes ne se fassent brutaux, je m’entends dire : “Tsss tsss, si vous n’arrivez pas à vous entendre, changez d’occupation !” ou “Eh ! Oh ! Séparez-vous : toi, sur le canapé, et toi, au bureau !”

Ma petite voix intérieure (celle, bien connue, du parent qui culpabilise) me sermonne alors : “Attends de voir, si ça se trouve, ils vont trouver une solution tout seuls… Ne serais-tu pas en train de brider leur expression ? Il ne faudrait pas qu’ils cessent de s’autoriser à exprimer leurs rancœurs juste pour te faire plaisir…”

Les psychologues vont d’ailleurs dans ce sens. Une dispute, c’est sain ! Déjà, parce que s’il y a dispute, il n’y a pas indifférence : cela prouve l’existence d’un lien, d’un attachement, d’une relation. Et deuxièmement, ces accrochages sont “une initiation à toutes les relations sociales pour toute la vie”, comme le résume le psychologue Daniel Coum, dans son livre Du bon usage des conflits (Milan, 2009).

Bon, donc je ne coupe pas court à la dispute avant même qu’elle ait vraiment commencé… En revanche, si la situation se bloque sans qu’aucune échappatoire ne se dessine, je m’invite dans la conversation. A fortiori quand elle dégénère vers la violence !

Comment ne pas attiser les rivalités entre frères et sœurs ?

Disputes entre frère et sœur : comment réagir ? - Illustration : Peter Elliott
Parfois, je le confesse, je hurle : “C’est pas bientôt fini !” L’effet de sidération est immédiat et le silence se fait. Ça soulage, mais… le conflit n’est pas réglé. Chaque belligérant en ressort insatisfait (il n’a pas été écouté, il a été obligé de céder).

Il m’arrive aussi de demander bêtement : “Qui a commencé ?”, ouvrant les vannes d’un long échange de “C’est pas moi, c’est elle, c’est lui !” Acculée à prendre parti pour l’un contre l’autre, je sens bien que je ne fais qu’attiser la rivalité initiale.

Ce piège-là, les enfants savent d’ailleurs très bien s’y prendre pour nous y faire tomber : “Maman…, Amélie m’a pris le livre que j’avais choisiiiiii”, ou : “Papa, Hector m’a poussé du canapéééé !” Quel regard victorieux est alors lancé à l’adversaire quand l’adulte intervient dans le sens attendu : “Hector, tu t’excuses” ; “Amélie, tu lui rends son livre.” Le perdant éprouve alors un fort sentiment d’injustice et de jalousie.

Oui, nos façons de réagir peuvent aussi nourrir les querelles. Pourtant, il est parfois urgent d’intervenir. Comment s’y prendre ?

Rester neutre…

“Déjà, explique Nathalie, qui a trois enfants âgés de 5 à 9 ans, les règles de la maison ont été discutées et sont connues de tous. Cela désamorce les conflits de territoire. Ainsi, chaque enfant est le chef dans sa propre chambre. Autre exemple : si on veut utiliser un jouet, il faut obtenir l’accord du propriétaire, le lui rendre en bon état et dans un délai raisonnable.”

Mais quand les chamailleries éclatent malgré tout, et “qu’ils se tirent les cheveux, se castagnent, je suis bien obligée d’intervenir”, sourit Pascaline en parlant de ses deux derniers, de 5 et 6 ans, “de vrais petits chiens”. Rompue aux disputes, avec quatre enfants en moins de six ans, elle se fixe pour ligne de conduite de rester neutre : “Je les sépare quand ils deviennent violents, mais je refuse de prendre parti. C’est à eux de trouver une solution.”

… et prendre les disputes des enfants au sérieux

Une attitude prônée par Adele Faber et Elaine Mazlish, deux mamans américaines dont l’ouvrage sur les conflits entre enfants est une référence (voir en fin d’article). Elles recommandent aux parents de prendre les disputes de leurs enfants au sérieux, sans les minimiser par des termes comme “enfantillages”, “gamineries”, “broutilles”… Ainsi, il peut parfois suffire d’écouter attentivement le point de vue de chaque adversaire, sans porter de jugement ni interrompre, pour que la situation s’apaise. Cela leur montre déjà que l’on peut dire les choses avec des mots, sans injures ni recours à la violence physique.

Mais quand les émotions débordent tellement que la parole est difficile, on peut user de moyens d’expression détournés. Il m’est arrivé de dire : “Je ne peux pas te laisser frapper ta sœur. Si tu as besoin de taper, tape sur les coussins du canapé.” Les plumes ont volé pendant un bon quart d’heure, mais l’exutoire était salutaire et a ouvert la discussion.
Disputes entre frère et sœur : comment réagir ? - Illustration : Peter Elliott
Autre technique, faire dessiner : “Ton petit frère a découpé ta poupée. Dessine-moi ta colère.” Quel qu’en soit le mode, prendre acte des sentiments éprouvés par chacun est bénéfique : “Ah, je vois que tu es en colère, tu es triste, tu ne te sens pas respecté parce que…” Par exemple, un enfant irrité par la présence du nouveau-né de la famille qui accapare inévitablement ses parents, sera soulagé d’entendre : “Tu as le droit d’être énervé par lui et d’avoir envie qu’il ne soit pas là, je comprends.” Cela le déculpabilise.

Enfin, une fois que chacun a exprimé son point de vue, comment conclure ? Alors que je travaillais à cet article, j’ai testé à la lettre la méthode Faber et Mazlish. En présence des deux adversaires, j’ai donc dit : “Ah oui, je vois, c’est un problème. Vous voulez jouer ensemble mais pas à la même chose. Comment faire ? J’ai confiance, je suis sûre que vous êtes capables de trouver une solution qui vous convienne à toutes les deux.” Et j’ai quitté la pièce, comme c’est conseillé dans le livre. Moins d’une minute après, une solution avait été trouvée : on joue d’abord à un jeu, puis on change. Évident ? Pour nous, oui. Pour mes filles, le fruit d’une concertation.

Les disputes : un chemin rocailleux vers la fraternité

La dispute passée, il n’en reste pas moins qu’un climat de tension n’est pas agréable et met les nerfs à vif. “Quand ils se disputent, avoue Sylvie, je ne peux pas m’empêcher d’y voir un présage de leur relation à l’âge adulte et ça m’angoisse !”

Cette mère de quatre enfants se rassurera en entendant Daniel Coum conclure : “La fraternité ne peut naître que si les conflits ont pu suffisamment s’exprimer pour que s’apprenne peu à peu l’art d’être ensemble.”

Les disputes ont cela de positif qu’elles initient à l’acceptation des différences, au partage, à la négociation, à l’échange, surtout si les parents y incitent leurs enfants. Autant de compétences sociales utiles à l’âge adulte, non ?

À lire…

Jalousies et rivalités entre frères et sœurs – Comment venir à bout des conflits entre vos enfants, d’Adele Faber et Elaine Mazlish, Stock.

Avec un pragmatisme très américain, les deux auteurs décryptent les attitudes parentales face aux disputes de leurs enfants et donnent de multiples pistes pour ne pas les attiser, pour aider les enfants à résoudre leurs différends. Très efficace pour améliorer l’ambiance familiale.

Anne Bideault – Illustrations Peter Elliot – Supplément Parents Pomme d’Api – Juin 2014
Et si on se mettait ensemble au yoga ? Illustrations : Ilya Green

Et si on se mettait ensemble au yoga ?

« Le petit Yoga » est une rubrique phare de Pomme d’Api. Imiter les animaux en s’accroupissant comme une grenouille ou en faisant le dos rond comme un petit chat constitue une première initiation au yoga. 5 exercices ludiques à faire en famille !

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