Les 3-7 ans face aux écrans. Illustration : Pierre Fouillet

Les 3-7 ans face aux écrans

Téléviseurs, ordinateurs, consoles de jeux, smartphones, tablettes… au cours de la dernière décennie, les écrans se sont multipliés dans notre vie. Pomme d’Api fait le point sur le rapport qu’entretiennent avec eux les enfants. Face à l’image, que se passe-t-il dans leurs petites têtes ? Et comment accompagner les 3-7 ans dans leur découverte du monde des écrans ?
Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet

Aujourd’hui, la question n’est plus de se prononcer pour ou contre les écrans

Les écrans sont là, partout. Rares, très rares, sont les familles qui résistent encore à l’envahisseur. Si les ados et les adultes sont les plus gros utilisateurs, nos petits lecteurs réclament souvent leur tour et se débrouillent très bien avec ces objets high-tech. D’autant que certains contenus proposés sur ces nouveaux outils sont imaginatifs, créatifs, ludiques, interactifs, poétiques parfois !

“Il est normal que notre cerveau soit séduit par ces contenus ludiques, explique Elena Pasquinelli, chercheuse en philosophie et sciences cognitives. Les ingrédients qui les composent sont comme des bonbons pour lui : ils le séduisent et le mobilisent énormément.”

Elena Pasquinelli a participé à la conception d’un projet éducatif intitulé “Les é, le cerveau et l’enfant” pour la fondation La Main à la pâte* et elle confirme : “Les jeux vidéo, par exemple, en jouant à la fois sur les stimuli visuels, sonores, sur notre appétit pour la résolution de problèmes et pour l’action, mais aussi sur notre intérêt pour les relations sociales, sont les meilleurs capteurs d’attention du monde audiovisuel.” Console en main, le temps passe donc sans que l’on s’en rende compte… simplifiant parfois grandement la vie des parents !

Rien ne remplace le monde réel

Elena Pasquinelli
Yann Leroux* est psychologue et travaille dans un CMPP (Centre médicopsycho-pédagogique) à Poitiers. Il anime aussi un blog intitulé “Psy et Geek”. C’est dire s’il n’appartient pas au clan des “anti” ! Mais tout geek qu’il est, il n’en reste pas moins psy : “Le travail psychique qui s’élabore au travers des “vrais” objets est fondamental.”

À la naissance, seuls 10 % des neurones du cerveau humain sont connectés. Son développement, commencé in utero, va se poursuivre pendant au moins vingt ans. Plus les explorations vont être variées, plus le cerveau va se développer. Certes, les outils interactifs rendent les petits utilisateurs moins passifs, et les enfants développent avec les écrans tactiles une aisance qui nous fascine. Mais à y regarder de près, bouger un doigt sur une surface lisse n’est pas comparable avec la richesse d’informations que donne le toucher.

Durant ses premières années, un enfant doit découvrir le monde qui l’entoure avec tout son corps. Bouger, goûter, tripoter, sentir le froid, le chaud, l’air, la fatigue physique, mesurer sa force physique, une expérience du réel que le monde virtuel ne permet pas. Mais quand même, et les applis “ludo-éducatives” ? Cri du cœur de Yann Leroux : “Mieux vaut se rouler dans la boue que d’utiliser une appli ludo-éducative ! Mieux vaut acheter un vrai puzzle que faire un puzzle sur un téléphone !”

Comprendre ce qui se passe à l’écran : pas simple !

Tous les parents en font l’expérience : le résumé d’un dessin animé par un enfant de maternelle révèle bien des surprises. Normal, comprendre un scénario, c’est complexe. “Car pour suivre une narration, souligne Elena Pasquinelli, il ne s’agit pas uniquement de comprendre ce qu’il se passe à l’écran à l’instant, mais de le relier à ce qu’il s’est passé avant.” Or, la mémoire à court terme n’est pas très développée chez les petits enfants. On s’en rend compte en CP, lors de l’apprentissage de la lecture : le plus dur n’est pas forcément de déchiffrer les lettres mais de se souvenir de ce que l’on vient de lire !

Ainsi, face à un film ou un dessin animé, pour vraiment comprendre l’histoire, l’enfant a besoin d’un adulte assis à ses côtés pour l’aider à faire des liens entre les images. Ce n’est pas pour rien qu’applis, DVD et petits jeux doivent être adaptés à l’âge des enfants !

Avant 6 ans : à doses “homéopathiques” et sous surveillance

Elena Pasquinelli
Pour le psychologue comme pour la scientifique, l’entrée au CP constitue un bon repère, pour faire, si on le souhaite, davantage de place aux écrans. La capacité à suivre des scénarios imaginaires, à lire et comprendre les consignes, à manipuler les commandes des consoles… tout est plus maîtrisé.

Avant six ans, les expériences que fait un jeune enfant avec un écran peuvent être source d’un grand amusement, à condition que l’enfant ne soit pas laissé seul devant l’écran. Cela tombe bien : nombreux sont les adultes qui préfèrent jouer avec leur enfant autour d’un écran qu’autour de la caisse de Playmobil.

“Les enfants ont conscience que la tablette, le smartphone, sont des objets pour les grands, ajoute aussi Yann Leroux. Les manipuler, c’est promotionnant.” Ce partage est, pour ce psychologue, un des gros atouts de ces écrans : l’occasion de vivre une expérience et des émotions ensemble et donc, pour l’enfant, de découvrir son parent autrement. Observer que son papa, pourtant si prompt à parler de fair-play, s’énerve très fort quand il perd, c’est découvrir son humanité !

Enfin, pour donner des repères de durée, le pédopsychiatre Stéphane Clerget, qui a consacré il y a dix ans un livre sur les enfants face à la télé, propose une gradation pratique à mémoriser : pas plus d’une heure par semaine et par année d’âge, en additionnant tous les écrans ! Ce qui donne quand même : 3 heures à 3 ans, 5 heures à 5 ans, 8 heures à 8 ans… À répartir dans chaque famille par petites doses homéopathiques entre le week-end et les jours d’école. Un véritable défi quand il y a une fratrie d’âges variés.

Face à un écran, des émotions à accompagner

Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet.
Ainsi, quel que soit son âge, Yann Leroux insiste beaucoup sur le fait qu’un enfant ne doit pas être laissé seul face à un écran ou à la fin d’une partie de jeu sur une appli. Qu’il ait perdu à plusieurs reprises ou qu’il se soit senti le roi du monde, “il est essentiel qu’il puisse faire part de son expérience à quelqu’un d’autre, pour la digérer.” Quelqu’un qui l’écoute, le ramène dans la réalité, le pousse vers d’autres univers culturels, lui explique que le jeu est conçu pour qu’il perde plus souvent qu’il ne gagne…

Bref, à l’âge Pomme d’Api, si l’on permet l’accès aux écrans, il faut partager avec nos enfants le temps qu’ils passent devant. Pour la baby-sitter numérique, c’est raté !

Le temps, la mesure impossible…

Nous avons tous en tête les discussions conflictuelles sur la durée de la partie : “Encore 5 minutes !” Le temps passe très vite quand on est passionné… Elena Pasquinelli suggère d’en faire faire l’expérience aux enfants. Après un trajet en voiture, on peut demander à chaque membre de la famille : à ton avis, on est resté combien de temps dans la voiture ? Les plus grands pourront répondre en minutes, les plus jeunes avec des adjectifs : longtemps, pas longtemps… On en déduira que chacun a une perception différente du temps qui passe.

Aussi, pour se mettre d’accord sur le temps passé face à un écran, faudrait-il utiliser un objet comme un minuteur ? Pourquoi pas, mais avec une mise en garde, précise Yann Leroux, “il faut prévoir que l’enfant déborde, comme ses parents quand ils jouent à Candy Crush Saga ! Ça ne sert à rien de le gronder, il faut l’accompagner dans l’arrêt du jeu. On ne peut pas attendre d’un enfant qu’il se maîtrise tout de suite. C’est comme le vélo : on continue de courir à ses côtés lorsqu’il commence à pédaler seul, non ?” Et si l’excitation numérique gagne nos petits, on reprend… euh, le Pomme d’Api ?
Enfants face aux écrans, supplément pour les parents, Pomme d'Api, mars 2015. Illustration Pierre Fouillet.

Ressources

  • Elena Pasquinelli a conçu, avec trois autres coauteures, un projet éducatif intitulé “Les écrans, le cerveau et l’enfant” pour la fondation La Main à la pâte dont la mission est de contribuer à améliorer la qualité de l’enseignement de la science et de la technologie à l’école.
  • Retrouvez sur la page Facebook de Pomme d’Api les courtes vidéos créées par La Main à la pâte pour attirer l’attention des enfants sur certains mécanismes de notre cerveau face aux écrans. Elles sont également disponibles sur le site de la fondation La Main à la pâte en cliquant sur fondation-lamap.org/fr/cerveau
  • Yann Leroux est l’auteur de Les jeux vidéo, ça rend pas idiot !, FYP éditions, 2012.
Anne Bideault, “Pomme d’Api pour les parents”, supplément du numéro 589 de Pomme d’Api, mars 2015. Illustrations Pierre Fouillet.
Permis de dormir. Illustration : Pascal Lemaître

Téléchargez un nouveau “Permis de dormir”

Dans son numéro de février de Pomme d’Api, votre enfant a découvert un petit “permis de dormir” à découper. Vous pouvez en imprimer d’autres exemplaires en téléchargeant ce fichier…

Illustrations : Pascal Lemaître
Pourquoi y'a-t-il du yoga dans Pomme d'Api ?

Pourquoi y a-t-il du yoga dans Pomme d’Api ?

Et si vous faisiez une pause avec la petite séance de yoga proposée par Pomme d’Api dans son supplément pour les parents ? Laissez-vous guider, tout est expliqué pour découvrir avec les enfants les bienfaits de postures très faciles. Extraits et présentation de cette rubrique, à retrouver chaque mois dans Pomme d’Api.

La première rubrique de yoga de la presse pour la jeunesse

“Maman, je suis allée faire ma respiration du ventre dans ma chambre au lieu de me disputer avec ma sœur”. Oui, oui… nous sommes bien dans la vraie vie avec ce témoignage d’une maman citant sa fille de 4 ans lectrice de Pomme d’Api… et de la rubrique “Petit Yoga”.

Depuis sa création, Pomme d’Api  a toujours eu le souci de s’adresser à tous les sens en éveil de l’enfant, car rien de plus naturel pour lui que bouger, jouer, respirer ! Déjà dans les années 1980, les comptines à mimer de Pomme d’Api intégraient le corps comme un moyen d’ouverture et d’invitation à la maîtrise de soi. Et mieux connaître son corps et ses ressources méconnues peut aider un enfant à ne pas se laisser submerger par le tumulte intérieur de ses émotions.

“Le Petit Yoga” d’aujourd’hui, magnifiquement illustré par Ilya Green, s’inscrit dans cette tradition au cœur du projet de Pomme d’Api pour ses petits lecteurs : s’adresser à leur être tout entier, cœur, tête et corps !

Une pause pour toute la famille chaque mois

C’est avec Élisabeth Jouanne, professeure de yoga et institutrice en maternelle, que Pomme d’Api  a imaginé la première rubrique de yoga de la presse pour la jeunesse ! Et depuis 2008, elle en conçoit chaque mois les pages. Pratiquant le yoga en classe depuis près de 20 ans, Élisabeth Jouanne a vite mesuré les ressources insoupçonnées de ces “exercices du corps” – c’est ainsi qu’elle le présente dans sa classe. “S’occuper du corps aide le cerveau à mieux fonctionner. Dans ma classe, je sens que les enfants sont plus concentrés, ils écoutent mieux”.

À la maison, les postures de la rubrique du “Petit Yoga” permettent aux enfants de se calmer et de se détendre, mais aussi de prendre conscience de leur corps et de se construire une image positive d’eux-mêmes.

Avec le supplément pour les parents “spécial yoga” de Pomme d’Api du mois de mai 2015, l’enfant devient tortue, bouge comme un papillon, s’enroule comme un hérisson ou s’ouvre comme un cadeau… Et s’il le fait avec Papa ou Maman, imitant les mouvements de son parent, c’est encore mieux ! Simple et ludique, chaque posture se raconte comme une histoire et se pratique comme un jeu, car un enfant ne “fait” pas du yoga, il “joue” au yoga ! Une invitation à faire une pause en famille sans perdant, ni gagnant… et dont tout le monde bénéficie !

Les petits conseils d’Élisabeth Jouanne pour la séance de yoga

Préalable indispensable à cette petite séance de yoga : que l’enfant soit partant et que le parent soit pleinement présent !

  • Le lieu : un endroit calme et tranquille.
  • Le moment : à distance du coucher ou d’un repas.
  • La durée : de 3 à 20 minutes. Quand l’enfant en a assez, on arrête. L’important est d’essayer de ritualiser ce moment, comme un rendez-vous régulier. Une fois par semaine, par exemple, le week-end.
  • État d’esprit : pas d’obligation de résultat ! La posture n’est pas parfaitement “comme sur le dessin” ? Si l’enfant ne se fait pas mal, laissez faire… Il faut juste veiller à ce que l’enfant adopte ou quitte sa posture en douceur. “C’est bien de laisser l’enfant libre d’inventer, d’être créatif avec son corps”, souligne Élisabeth Jouanne.

Le toboggan

Le toboggan est une posture très tonifiante, à éviter avant le coucher !Yoga : cinq postures faciles pour un atelier yoga en famille - Supplément pour les parents du magazine Pomme d'Api de mai 2015 - Illustrations Ilya Green

Le papillon

Cette posture amusante donne la bonne habitude de se tenir droit, sans pour autant “raidir” l’enfant. Elle peut être proposée le matin ou en journée. Elle aide l’enfant à se concentrer.Yoga : cinq postures faciles pour un atelier yoga en famille - Supplément pour les parents du magazine Pomme d'Api de mai 2015 - Illustrations Ilya Green

Pratiquer le yoga avec ses élèves

Pour les enseignants qui souhaitent pratiquer le yoga avec leurs élèves, Bayard éducation a élaboré la mallette pédagogique “Le yoga des petits” qui contient :

  • 16 posters avec 16 postures simples ;
  • 1 poster du corps humain ;
  • 16 fiches pédagogiques cartonnées ;
  • 1 guide pédagogique ;
  • 1 DVD de vidéos tournées en classe.
Anne Ricou, rédactrice en chef du magazine Pomme d’Api et Élisabeth Jouanne – “Yoga : cinq postures faciles pour un atelier yoga en famille”, supplément pour les parents, Pomme d’Api, mai 2015 – Illustrations Ilya Green
merci maitresse !

Bricolage enfant : 5 idées de cadeaux pour la maîtresse avec Pomme d’Api

La fin de l’année scolaire approche. Pour votre enfant, c’est bientôt le moment de dire au revoir à quelqu’un qui a beaucoup compté durant dix mois : sa maîtresse ou son maître. Pomme d’Api vous propose dans son supplément pour les parents du numéro de juin cinq cadeaux à fabriquer ensemble. Extraits…

“C’est trop bon de sentir qu’ils ont mis tout leur cœur pour nous faire un cadeau !”

“Ce qui me fait le plus plaisir, raconte Muriel, maîtresse à Gennevilliers (92), c’est qu’ils y aient pensé. Peu importe le cadeau.” Les maîtresses et les ATSEM que la rédaction de Pomme d’Api a questionnées ont toutes raconté leur émotion de recevoir un petit cadeau le dernier jour de l’année.

“C’est trop bon de sentir qu’ils ont mis tout leur cœur pour nous faire un cadeau ! s’exclame Myriam, qui enseigne en CP. Je suis fan des messages qu’ils écrivent spontanément !” Les présents qui les touchent le plus sont ceux que l’enfant a fabriqués lui-même : “[…] le petit bracelet, le collier coloré… Je les porte toute la journée dans la classe, ils sont tellement fiers !” se souvient Laurence, qui s’occupe d’une petite section.

Nathalie, maîtresse en grande section, a les larmes aux yeux en pensant à ce dernier jour de classe : “En plus, mes élèves changent d’établissement. Ce n’est pas comme si je pouvais les revoir dans la cour l’année suivante !” Dès le début du mois de juin, elle s’avoue partagée entre le soulagement de voir les vacances approcher et l’appréhension de se séparer des enfants. Alors même si, presque chaque matin, une petite main lui tend un dessin, un bouquet, un caillou…, pour le dernier jour, on peut marquer le coup, ça l’aidera à passer le cap !

Cinq cadeaux (presque) entièrement réalisés par les enfants

Tous les bricolages que nous vous proposons ont été réalisés par des enfants. Un conseil : prévoyez plusieurs mercredis ou samedis, et attendez-vous à mettre vous aussi la main à la pâte…
La fin de l’année scolaire approche. Pour votre enfant, c’est bientôt le moment de dire au revoir à quelqu’un qui a beaucoup compté durant dix mois : sa maîtresse ou son maître. Pomme d’Api vous propose dans son supplément pour les parents du numéro de juin cinq cadeaux à fabriquer ensemble. Extraits…

  • Idée n° 1 : Un bol éphémère à friandises (pour les parents qui aiment mettre la main à la pâte)
    Ce qui plaît aux enfants dans ce bricolage : la fabrication de la “colle”, (ah ! la patouille !), l’application des bandes, (prévoir de finir soi-même !), la peinture.
  • Idée n° 2 : Des petits fours super chics (pour les parents qui n’ont pas le temps)
    Ce qui plaît aux enfants dans ce bricolage : manger les marshmallows, les tremper dans le chocolat, les décorer !
  • Idée n° 3 : Un cadre-souvenir en carton (pour les parents bricoleurs du dimanche)
    Ce qui plaît aux enfants dans ce bricolage : choisir les papiers, découper ou déchirer les bandes, manipuler la colle au pinceau (mais… ils se lassent vite !).

→ Téléchargez ces trois idées de cadeaux extraites du supplément pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin

  • La fin de l’année scolaire approche. Pour votre enfant, c’est bientôt le moment de dire au revoir à quelqu’un qui a beaucoup compté durant dix mois : sa maîtresse ou son maître. Pomme d’Api vous propose dans son supplément pour les parents du numéro de juin cinq cadeaux à fabriquer ensemble. Extraits…Idée n° 4 : Un goûter en kit (pour les parents qui aiment faire les courses)
    Ce qui plaît aux enfants dans ce bricolage : verser couche par couche les ingrédients (prévoir de les mesurer tous dans des bols différents pour que l’enfant soit ensuite autonome), décorer l’étiquette, réaliser aussi la recette pour leur goûter à eux !
  • Idée n° 5 : Une boîte à trésors de récup’ (pour les parents très très très minutieux)
    Ce qui plaît aux enfants dans ce bricolage : jouer avec les bouchons, choisir et enfiler les perles pour la maîtresse, imaginer ce que l’on pourrait mettre dans la petite boîte…

Cahier parents Merci maîtresse !Découvrez comment réaliser ces idées de cadeaux dans le supplément pour les parents du magazine Pomme d’Api du mois de juin 2015.

“Merci maîtresse, 5 cadeaux à fabriquer ensemble” –
Dossier et photos réalisés par Anne Bideault
Illustrations Robin – Supplément pour les parents du magazine Pomme d’Api de juin 2015

 

Rentrée en maternelle, les conseils de Pomme d'Api

Rentrée en maternelle : les conseils du magazine Pomme d’Api

Votre enfant entre en maternelle ? Le magazine Pomme d’Api décrypte les moments clés d’une journée d’école et vous aide à comprendre ce que ressent votre “grand”. Pour une rentrée en douceur des parents et des nouveaux écoliers… Extraits.

Rentrée des classes : écouter plutôt que questionner

Lorsqu’il allait à la crèche ou chez la nounou, vous aviez un récit précis avec moult détails de la journée de votre enfant. Le maître ou la maîtresse de maternelle, elle (ou lui), ne fait pas de compte rendu. “Le parent doit faire avec les six ou huit heures qui manquent à son ‘savoir’, avec le vide”, explique Françoise Guérin, psychologue clinicienne, qui trouve cette étape très importante surtout pour… les parents : “La maternelle fait d’abord grandir les parents. Ils deviennent parents de grands et doivent renoncer à leur désir de tout savoir sur leur enfant.”

“Alors, c'était bien l'école ?” et “L'abécédaire de la rentrée en maternelle” - Dossier réalisé par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - Supplément pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.De fait, si certains enfants racontent spontanément (pas forcément l’essentiel, d’ailleurs), d’autres ne racontent que très peu. Leur façon d’appréhender le monde se passe encore de mots : ils sont dans leurs sensations, dans la construction de leur monde intérieur. “Il se peut que le trop grand désir de savoir de leurs parents les effraie, suppose la psychologue : en restant silencieux ou presque, ils s’en protègent un peu, et ils ont raison.” Car l’école, c’est leur monde à eux, leur intimité, l’endroit où ils peuvent évoluer à l’écart du regard de leurs parents. Il faut respecter cela et ne pas être déçu si l’enfant ne répond pas grand-chose aux questions qui jaillissent spontanément de la bouche des parents : “Alors, c’était comment l’école ?”, “Et la sieste ?”, “Vous avez mangé quoi à la cantine ?”…

Être à l’écoute de son enfant, être attentif à lui, ce n’est pas lui faire subir un interrogatoire mais l’observer : est-il à l’aise ? Lâche-t-il la main en arrivant à l’école ? Et son sommeil ? Son appétit ? Chante-t-il de nouvelles comptines ? Sa façon de jouer a-t-elle changé ? Si des choses vous surprennent, n’hésitez pas à en parler à l’enseignant ou l’Atsem. Et avant tout, faites-lui confiance et faites confiance à la maternelle !

L’abécédaire de la rentrée en classe de maternelle

De A comme “Accueil”, à V comme “Vêtements”, en passant par D comme “Doudou”, voici un petit décodage des moments et objets importants d’une journée d’école. Pour une rentrée en douceur des enfants et des parents…

A comme Accueil

Il y a bien un moment où il va vous falloir partir. Surtout, ne le faites pas en catimini, votre enfant se sentirait trahi ! Si vous redoutez ce moment, il ne faut pas hésiter à passer la main : si ça se passe mieux avec l’autre parent, avec la nounou, avec un grand-parent ou une voisine, n’hésitons pas à modifier un peu l’organisation ! Il est important d’être à l’écoute de nos propres émotions d’adulte : retrouver l’univers scolaire, qu’est-ce que cela éveille en nous : de bons ou de mauvais souvenirs ? Si ce sont de mauvais souvenirs, nous en laissons peut-être transparaître quelque chose dans nos attitudes, bien malgré nous. Se l’avouer peut déjà l’atténuer.

“Alors, c'était bien l'école ?” et “L'abécédaire de la rentrée en maternelle” - Dossier réalisé par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - Supplément pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.Pour la maîtresse et l’Atsem, le passage de relais est important : suite aux nouveaux rythmes scolaires qui ont réaménagé la fin de journée, c’est parfois le seul moment où l’on peut échanger des informations sur l’organisation (“Il n’ira pas à la cantine, aujourd’hui, c’est sa mamie qui vient le chercher…”), sur l’état de la santé, du moral, sur les choses inhabituelles qui ont pu se passer à la maison.

C comme Classe

C’est souvent sur le temps de classe que l’on a le moins de détails… Si votre enfant vous dit qu’“il joue”, ne soyez pas déçu ! Les jeux proposés par les enseignants de maternelle sont du travail. Il y a des travaux dont on n’a pas de traces : une construction, un puzzle, une observation, une comptine mimée… tout cela ne se retrouve pas forcément dans un cahier !

Rappelons aussi que les âges d’apprentissage ne sont pas normés : il ne connaît pas tous les jours de la semaine ? Il ne distingue pas le rouge de l’orange ? Et alors ! “Je n’ai jamais rencontré un adulte qui ne savait pas ces choses-là, note Françoise Guérin. En revanche, j’ai pu constater qu’un enfant stressé se bloque et n’apprend plus rien.”

R comme récré

“Alors, c'était bien l'école ?” et “L'abécédaire de la rentrée en maternelle” - Dossier réalisé par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - Supplément pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.Dans de nombreuses écoles, “petits”, “moyens” et “grands” sont ensemble durant la récré. Tout ce mouvement, cette agitation, ce bruit, en angoissent certains, d’autant plus que ce n’est pas toujours leur maîtresse qui surveille la récré ! Il faut leur conseiller de se tourner vers les adultes, voire de rester à leur proximité.

Rapidement, chacun trouve ses marques et s’habitue. S’il vous semble toutefois que votre enfant rencontre une difficulté, et qu’au bout de plusieurs semaines il a encore du mal à trouver sa place au milieu des autres, n’hésitez pas à vous tourner vers un psychologue. “À cet âge-là, ça va très vite. Dès la première séance, parfois, les choses se débloquent. Pour une carie, on va bien voir le dentiste sans attendre, non ?”, remarque Françoise Guérin.

S comme sieste

“Alors, c'était bien l'école ?” et “L'abécédaire de la rentrée en maternelle” - Dossier réalisé par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - Supplément pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.Le début d’après-midi est à voir comme un temps de repos et de sieste pour les plus petits. Les conditions ne sont pas les mêmes qu’à la maison, chez la nounou ou même à la crèche, et les enfants n’ont pas toujours leur attitude habituelle : de gros dormeurs ne vont pas réussir à dormir en collectivité, de petits dormeurs, au contraire, vont bénéficier d’un effet d’entraînement. Tous, en tout cas, se reposent.

Certains enfants dorment (une heure et demie environ), d’autres ne s’endorment quasiment jamais, mais restent au calme au minimum trente minutes. Quoi qu’il en soit, le passage à une vie collective, en bien plus grands groupes qu’à la crèche, est très fatigant. La journée d’école est longue à l’échelle d’un enfant !
“Alors, c'était bien l'école ?” et “L'abécédaire de la rentrée en maternelle” - Dossier réalisé par Anne Bideault - Illustrations : Pierre Caillou - Supplément pour les parents du magazine Pomme d'Api de septembre 2015.Découvrez les mots : “Cantine”, “Doudou”, “Ensemble”, “Heure des parents”, “Motricité”, “Toilettes”, “Vêtement” dans le  magazine Pomme d’Api du mois de septembre 2015.

“Alors, c’était bien l’école ?” et “L’abécédaire de la rentrée en maternelle” – Dossier réalisé par Anne Bideault –
Illustrations : Pierre Caillou –
Supplément pour les parents du magazine Pomme d’Api de septembre 2015.
Comment parler de son travail avec son enfant ?

Comment parler de son travail avec son enfant ?

Nos occupations d’adultes tiennent une bonne place dans nos paroles et dans notre vie familiale. Pourtant, nous ne prenons pas toujours le temps d’en discuter avec nos enfants. Au risque qu’ils s’en fassent une représentation… bien à eux ! Comment mettre des mots sur une réalité qui leur échappe… Les conseils du magazine Pomme d’Api.

Le travail a parfois bon dos

“Il faut que j’aille travailler !” C’est souvent par ces mots que nous justifions nos choix d’emploi du temps pour nos enfants : la cantine, le centre de loisirs, la nounou… Avouons-le, nous dégainons cet argument assez vite : il est pratique ! “Tu n’as pas envie d’aller à la maternelle aujourd’hui ? Ben oui, mais moi, je dois travailler.” Au risque de laisser entendre que “c’est pas moi, c’est mon travail !” Car il a parfois bon dos, le travail, surtout pour ceux qui culpabilisent à l’idée de se séparer de leurs enfants. “Heureusement que l’emploi du temps des parents échappe aux enfants ! s’exclame pourtant la psychologue Émilie Moreau-Cervera. Le parent doit avoir ses propres espaces d’épanouissement (amical, amoureux, professionnel…) en dehors de son enfant. Il est nécessaire que l’enfant l’intègre pour qu’il puisse, en s’identifiant à cet adulte, construire sa propre vie.”

À nous donc d’être vigilants et de ne pas présenter le “travail” comme une sorte d’instance toute-puissante qui happerait les parents. Pour la construction psychologique d’un enfant et pour sa vision de l’avenir et de la société, il vaut mieux lui expliquer que le travail que l’on exerce, on l’a souvent choisi, et qu’il est important pour nous. Mais choisir quelque chose ne signifie pas faire “tout ce que l’on veut”. Les enfants de l’âge Pomme d’Api imaginent pourtant que c’est ce qui les attend “quand ils seront grands”. Il est donc important d’expliquer que même les adultes composent avec la réalité et sont soumis à des règles, à des contraintes, des horaires.

“Tu fais quoi à ton travail ? - Vie professionnelle, métier… Comment en parler à son enfant ?” Texte : Anne Bideault - Illustrations : Peter Elliott - Supplément pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015Un besoin d’images concrètes sur le travail

L’enfant a besoin de se faire une représentation – même parcellaire et simplifiée – du travail de ses parents, pour que ce terme ne recouvre pas un mystère épais et angoissant. Heureux ceux qui ont un travail très concret : enseignant, médecin, artisan, journaliste même ! Heureux ceux qui fabriquent des choses qu’ils peuvent montrer à leurs enfants ! Tous les autres (la majorité) se heurtent à la difficulté d’expliquer des fonctions très abstraites, “je travaille dans un service d’administration, je gère le back-office de…”

Pour que nos récits soient parlants, surtout avec de jeunes enfants, autant faire des parallèles avec leurs propres vies. Ainsi les mérites respectifs des cantines des uns et des autres sont une bonne entrée en matière, tout autant que la description des collègues : “Pascal, il arrive toujours à moto, il a deux enfants…” Décrivez la pièce dans laquelle vous travaillez, et essayez de trouver quelques mots pour expliquer ce que vous faites : “Je suis devant un ordinateur, je passe du temps au téléphone, je circule en voiture pour rendre visite aux clients, j’ai des réunions…” On peut expliquer qu’on a un chef : “Toi, tu as un maître ou une maîtresse qui te dit ce que tu dois faire, moi, ma chef s’appelle Cécile”, ou qu’on n’en a pas : “Le directeur de l’école, il dirige ton école. À mon travail, c’est moi qui décide.” Si on en a la possibilité, organiser une visite familiale aura son petit succès.

“Tu fais quoi à ton travail ? - Vie professionnelle, métier… Comment en parler à son enfant ?” Texte : Anne Bideault - Illustrations : Peter Elliott - Supplément pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015Leur donner envie de grandir

Prenons aussi conscience que ce que nous disons de notre travail n’est pas toujours positif : “Pffff ! J’en ai ras le bol !”, “Aucune envie d’y retourner demain !”, “Mon patron, quel emmerdeur !” Qu’on le veuille ou non, l’image que se font les enfants de la vie d’adulte repose beaucoup sur ce que nous en laissons entrevoir. Et leur donne – ou non – envie de grandir. Insistons plutôt sur le fou rire partagé avec une collègue, sur tel projet réussi, sur ce qui nous plaît. Il ne s’agit pas là de taire les difficultés que l’on peut rencontrer dans notre vie professionnelle. De toute façon, un enfant détectera que son père ou sa mère a des soucis. Autant s’en ouvrir, sans s’appesantir : “Il y a parfois des tensions, au travail, comme toi, à la récré, quand tu te disputes avec d’autres. Mais on va discuter et je pense que ça s’arrangera.”

Que l’on traverse une période d’intense investissement professionnel qui nous accapare plus que d’habitude, ou – a fortiori – que l’on perde son emploi, il ne faut pas laisser l’enfant dans le silence. Comme le souligne Émilie Moreau-Cervera, “Ça fait partie de la vie d’un enfant qu’un parent traverse des phases difficiles.” Et un parent qui s’effondre ou qui passe soudain ses journées à la maison, est source d’une immense angoisse, car l’enfant ne lui trouve pas de sens. Il est donc important d’aborder la question avec lui : “Oui, je m’énerve beaucoup en ce moment parce que je suis inquiet : je n’ai plus de travail. Cela arrive, ce n’est pas de ma faute. Je vais rencontrer des gens pour m’aider à trouver un autre travail.” On lui permet ainsi, par la pensée, d’être un peu rassuré. Inévitablement, les discussions sur notre travail vont aussi nous amener au thème de l’argent. Si l’intérêt financier est réducteur et peu constructif pour un enfant, il n’en demeure pas moins central.

“Tu fais quoi à ton travail ? - Vie professionnelle, métier… Comment en parler à son enfant ?” Texte : Anne Bideault - Illustrations : Peter Elliott - Supplément pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015La question de l’argent

Émilie Moreau-Cervera conseille d’aborder la question par les choix que permet l’argent. Si on a trop peu, on peut avoir du mal à acheter ce dont on a besoin (un logement, la nourriture, l’électricité…). Si on en a un peu plus, on peut choisir l’endroit où l’on va vivre, acheter les choses dont on a besoin, et même parfois celles que l’on désire, sans en avoir vraiment besoin.

Pourquoi ne pas présenter les choses dans l’autre sens : parce qu’on a besoin de travailler pour gagner de l’argent, il est important de choisir un travail qui nous plaise. Et ça commence déjà à l’école : on y apprend des choses pour grandir, faire des choix, et pouvoir un jour s’occuper de soi tout seul. Certains parents font collection des désirs de métiers de leurs enfants au fil de l’âge. Ainsi, Solange a commencé par “ pompière ”, puis “ chevalière ”, ensuite elle a opté pour “ maman ”, “ chirurgien ” et enfin “ vétérinaire pour animaux en voie de disparition le matin ” et “ maîtresse l’après-midi ” ! Et si, devenus grands, ils ne font rien de tout cela, leurs rêves d’enfants et l’image du monde du travail qu’ils se seront forgée auront sans doute affûté leur volonté et consolidé leurs choix d’adultes.

“Tu fais quoi à ton travail ? - Vie professionnelle, métier… Comment en parler à son enfant ?” Texte : Anne Bideault - Illustrations : Peter Elliott - Supplément pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015

“Tu fais quoi à ton travail ? – Vie professionnelle, métier… Comment en parler à son enfant ?”
Texte : Anne Bideault – Illustrations : Peter Elliott
Supplément pour les parents du n° 596 de Pomme d’Api, octobre 2015